Brume de Dieu - Claude Régy

Festival d'Automne Paris Dramateek 90

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Brume de Dieu
Extrait de Les Oiseaux de Tarjei Vesaas
Traduction du norvégien, Régis Boyer
Mise en scène, Claude Régy
Assistant mise en scène, Alexandre Barry
Scénographie, Sallahdyn Khatir
Lumière, Rémi Godfroy

Avec Laurent Cazanave

Parfois à travers la brume c’est une autre qualité de lumière.
C’est là, entre ombre et lumière, entre aveuglement et plus grande connaissance, que se situe l’esprit de cette créature ambigüe que Vesaas nomme Mattis dans son livre Les Oiseaux.
Mattis et son mur de brouillard, c’est le centre du spectacle.
Si l’on admet qu’une surestimation de la raison, propre à notre temps et à nos régions, conduit finalement à un amenuisement de l’être, alors il faut chercher ailleurs, aux confins du non-conscient, une connaissance d’un autre ordre qui ouvrira notre conscience à une autre dimension de l’être.
S’inventera, peut-être, une luminosité qui n’exclue pas l’ombre.
La littérature du nord est nourrie – nous sommes en Norvège – d’une mythologie ancienne où vie et mort, parole et mutisme, sagesse et folie, nuit et jour, ont des frontières très peu visibles. De ces terres sans repères la poésie seule peut faire entendre des échos.
Tarjei Vesaas écrit une lumière inconnue, hésitante, pleine de soubresauts. Elle tire sa force de son origine : le noir.
Elle irradie depuis le centre de sa pure naïveté.
On prend conscience d’avoir été longtemps aveugle à ce qu’on croit deviner maintenant dans l’insécurité d’une vision tremblante.

Festival d'Automne Paris

Pluridisciplinaire, international, nomade et fédérateur, le Festival d’Automne à Paris, depuis 1972, invite des artistes et produit leurs œuvres

Pluridisciplinaire, Théâtre, musique, danse, arts plastiques, cinéma… Le Festival d’Automne à Paris est voué aux arts contemporains et à la rencontre des disciplines. Chaque année, de septembre à décembre, il propose près de cinquante manifestations pour plus de cent cinquante mille spectateurs.
international,
La programmation internationale du Festival d’Automne à Paris en a fait un acteur majeur de la création artistique en France et dans le monde. Il collabore et s’associe régulièrement avec des festivals et institutions culturelles importants des différents continents, l’inscrivant dans une dynamique internationale. Depuis sa création, il a consacré de grands programmes monographiques aux arts de la scène extra-européens (Corée, Mongolie, Afrique du Sud, Chine, Inde, Iran, Mexique, Japon, Égypte…) et, depuis 2012, à des figures marquantes de la scène internationale (portraits Maguy Marin en 2012 et Robert Wilson en 2013).
nomade et fédérateur,
N’ayant pas de lieu spécifique, le Festival d’Automne s’associe avec les structures culturelles de Paris et de sa région pour présenter les œuvres des artistes qu’il programme, facilitant leur circulation en fédérant différents lieux pour les accueillir. De l’Odéon-Théâtre de l’Europe à la Ménagerie de Verre, du Centre Pompidou au Théâtre Nanterre-Amandiers, du Théâtre du Châtelet à la Scène Watteau de Nogent-sur-Marne, de la chapelle des Récollets au Nouveau théâtre de Montreuil, chaque année une quarantaine de lieux partenaires accueille sa programmation, permettant aux artistes de présenter leurs œuvres à un large public.
le Festival d’Automne à Paris, depuis 1972, Association régie par la loi de 1901, le Festival d’Automne est fondé en 1972 par Michel Guy, avec le soutien du Président Georges Pompidou. Dirigé par Michel Guy, puis par Alain Crombecque de 1992 à 2009, sa direction est aujourd’hui confiée à Emmanuel Demarcy-Mota. Marie Collin et Joséphine Markovits en assurent la direction artistique. accompagne les artistes en produisant et diffusant leurs œuvres, dans un esprit de fidélité, d’ouverture et d’inlassable découverte.

Claude Régy

Claude Régy est né en 1923 à Nîmes, dans une famille protestante et bourgeoise. Tout en reniant le puritanisme, il reste très attaché à la spiritualité de la Bible.

Il s'oriente d'abord vers des études de droit et de sciences politiques, mais très vite, il décide d’abandonner l’université afin de monter à Paris se former à l’art dramatique. Il suit les cours de Charles Dullin, Tania Balachova et Michel Vitold. Il devient assistant d'André Barsacq au Théâtre de l'Atelier, avant d’entamer ses propres mises en scène.

Intéressé par la littérature contemporaine, il se lance dans l’adaptation des œuvres de grands auteurs modernes (Marguerite Duras, Nathalie Sarraute..). Claude Régy montre un réel intérêt pour le dialogue et l’échange avec les auteurs de son temps, qu'ils soient français, ou anglo-saxons. Ses spectacles, joués au Théâtre Antoine à Paris avec des comédiens prestigieux (Delphine Seyrig, Jean Rochefort, Michel Bouquet, Jean-Pierre Marielle ou Pierre Brasseur), connaissent un grand succès.

Claude Régy se tourne, dans les années soixante-dix, vers des auteurs non francophones tels que Peter Handke, Luigi Pirandello, ou Anton Tchekhov. Il découvre aussi de nouveaux auteurs, qu'il met en scène ; par exemple, Gregory Motton.

Claude Régy s’est par ailleurs essayé à l’interprétation, notamment dans deux pièces de Jean-Paul Sartre : La Putain respectueuse dans une mise en scène de Julien Bertheau et Morts sans sépulture dans une mise en scène de Michel Vitold en 1946.

Sa conception du théâtre tranche avec tout ce qui se faisait avant lui. Il développe une esthétique minimaliste qui deviendra la marque de fabrique de ses spectacles.
Esthétique théâtrale

Claude Régy accorde plus d’importance au jeu de l'acteur qu’à l'intrigue ; il se place contre l’incarnation des personnages, et penche davantage vers l’appropriation du texte par le comédien. Visuellement, la présence ou l’absence de lumière prend le dessus sur le décor, les mots s’écoutent, les gestes s’observent, et tout cela se dilue dans des séquences volontairement longues et étirées.

L'esthétique du jeu d'acteur selon Claude Régy se caractérise par une diction hachée et monocorde, où les syllabes sont entre-coupées de silence, pour laisser place à notre imagination. La respiration est considérée comme l'essence du théâtre ; chaque geste, chaque mot doit être nécessaire. Le metteur en scène mise sur la force du silence et la sensibilité des acteurs à ce qui les entoure. Claude Régy défend une création où l'on admet le doute, l'incertitude, l'incompréhension. Il s'exprime ainsi : "le désespoir est force de vie". Il invite le spectateur à se nourrir du vide, en proposant des spectacles à l'esthétique minimaliste, où gestes et voix sont mis en valeur par une épuration maximale. Il mise sur la lenteur, la solitude, et ce climat de vide crée une vibration qui entraine le spectateur dans un état d'hypnose.

Claude Régy dit que parler de son travail est une tricherie, qu'il faut que les choses restent mystérieuses et secrètes, il refuse de donner un mode d'emploi à la compréhension de ses spectacles. D'ailleurs les spectacles sont plus à s'approprier qu'à comprendre: "il faudrait toujours que le public se sente en état de création", affirme-t-il. Il donne à voir et à entendre un spectacle sans finitude, où le public a aussi son travail de création à faire.

Les spectacles se passent souvent dans l'obscurité pour exacerber notre perception. Le décor n'est ni réaliste, ni symbolique ; il laisse un maximum d'espace à l'imaginaire du spectateur et privilégie avant tout l'acoustique. On voit peu l'acteur pour laisser place à l'imagination. Ces mises en scène explorent les limites de la perception ; on ne sait pas si on voit, ni si on entend. Ils demandent une grande concentration dont on n'a pas l'habitude dans notre quotidien.

Ses spectacles ont vocation à atteindre un public au-delà des spectateurs, par la circulation des impressions qui suit le spectacle. Il propose un réel rituel avec une démarche d'engagement pour les spectateurs en leur demandant, par exemple, de ne plus parler dès l'entrée dans la salle ou en conservant les téléphones portables en dehors du lieu de la représentation...

  • Metteur en scène

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